Place Martin Bidouré
C’est après une délibération prise par les consuls de la cité en 1621 que la tour de l’horloge sera construite dans le courant de l’année 1627. Une horloge mécanique exécutée par Jean Bresson de Pertuis y est installée et Honoré Laure peint sur sa façade un cadran.
Au XVIIe siècle, ce beffroi domine la seule place du village sur laquelle se trouvait l’unique fontaine intra-muros de la cité (fontaine déplacée en 1953 et installée aux marroniers, place Jean Mermoz). La place Malherbe ne fut aménagée qu’en 1742 et la place de l’hôtel de ville est occupée par le cimetière jusqu’en 1785.
Cette tour est réhaussée en 1647, l’année suivante, on la coiffe d’un campanile en fer forgé ou est suspendu une cloche… Cloche qui, à l’origine, se trouvait dans le clocher nord de l’église et sur laquelle est portée l’année 1476, date de sa fonte, ce qui en fait une des plus anciennes cloches du Var.
Cette cloche dédicacée à la Vierge Mère de Dieu, au Christ en Croix, à la Sainte Croix et à Saint Michel, porte, en lettre gothiques et en vieux provençal la mention : « La Campana dal reloge de la vilo de San Maxim » (La cloche de l’horloge de Saint-Maximin).
Dans une délibération du 12 avril 1665 il est précisé que pour le dimanche de quasimodo (dimanche qui suit la fête de Pâques), le valet de ville doit faire sonner la cloche de l’horloge durant 1 heure pour signaler le changement d’état (élections).
Sur le cadastre de 1682 figure une maison de l’horloge sans qu’il soit fait mention d’une tour. Sur celui de 1699 on peut lire « la tour du réloge » (tour de l’horloge). En 1774, à la suite des troubles provoqués par des ouvriers agricoles, elle marquera l’heure de départ et de retour des gens de travail. Jusqu’en 1790, elle va annoncer les réunions du conseil général de la communauté qui se tiennent alors dans la grande salle rhétorique du collège du couvent Royal (bâtiment démoli en 1831. Il était situé dans la continuité de l’aile nord du couvent en direction du monument aux morts.
Le 8 mai 1887, sur proposition de Mr Le Maire, le conseil municipal décide qu’il y a lieu, vu son état de vétusté, de changer l’horloge de la ville. Le 30 juillet 1887, Mr Odobey Paul fabriquant d’horloge à Morez dans le Jura s’engage contre la somme de 1360 francs payable en deux ans à établir une horloge communale et à la placer dans la tour appelée « Tour de l’horloge ».
En 1921, des travaux de réparation du bâtiment de l’horloge seront envisagés, car considéré comme un des plus vieux monuments de St Maximin. Le département est intéressé à sa conservation et entretien tant pour son caractère archéologique que pour son cachet artistique.
Jusqu’à la fin du siècle dernier, une halle aux poissons prenait appui contre la tour de l’horloge. Cette poissonnerie apparait sur le cadastre de 1812, ainsi que dans une délibération de 1759 qui nous apprend que cette halle fut démolie d’un bout à l’autre pour y être reconstruite de façon identique.
En 1976, les immeubles en ilot de maison qui occupait le centre de la place actuelle seront démolis pour cause de vétusté et menaçant ruine. La place Martin Bidouré est alors agrandie et réaménagée.
Sources : Gérard Tagliavini (Archives municipales) – Solange Rostan dans l’ouvrage « Castrum Rodanas » 1987