Au 10 place de l’hôtel de ville
C’est en 1993, devant l’actuel immeuble qui reçoit les Services municipaux de l’urbanisme, au midi de la basilique, qu’ont été relevé par François Carrazé et Jean-Marie Michel des vestiges de l’antiquité tardive, sur un terrain libre, ou presque, de constructions plus anciennes.
Il est apparu un bâtiment large d’une dizaine de mètres avec au moins deux sols superposés en béton de tuileau. Accolé à la façade occidentale de cet édifice a ensuite été ajouté au baptistère, ce qui laisse supposer que la construction primitive était elle-même une église ou un élément annexe d’un lieu de culte datable au plus tôt du V7me siècle d’après les céramiques fournies par la fouille.
Le baptistère est un édifice de plan carré de près de dix mètres de côtés. Il est composé d’un déambulatoire de deux mètres de largeur, séparé d’un espace central par un stylobate en forme de carré légèrement allongé qui supportait des piliers aux angles de deux colonnes sur chacun des côtés. L’élévation plus importante de ce secteur sert à mettre en valeur, au centre, une piscine hexagonale entourée par une margelle qui a pu servir d’appui à un ciborium. Le sol est revêtu d’un béton de tuileau et les murs sont enduits. Le plan évoque d’assez près celui du 1er baptistère d’Aix (13) qui est bien daté par une fouille alentour de l’an 500.
La salle Baptismale a ensuite connu deux importantes transformations qui appartiennent sûrement encore au haut Moyen âge. La 1ère concerne la porte médiane qui a été transformée en niche revêtue d’une mosaïque polychrome. La seconde a porté sur la piscine baptismale qui a été rétrécie pour ménager deux marches d’accès.
D’autres établissements chrétiens en milieu rural comptaient eux aussi au haut Moyen âge un baptistère dans le prolongement d’une église comme à Draguignan (83) et au Brusc (06). Mais le monument de Saint-Maximin a un plan et un module qui l’apparente moins à ces modestes créations qu’à celles des villes épiscopales de Provence ; si l’ampleur de la salle baptismale est moindre qu’à Aix (13) ou Marseille (13), elle est égale à celle des baptistères de Fréjus (83) ou Riez (04).
Pour leur conservation, les vestiges ont été recouverts à l’issue des fouilles et sont donc aujourd’hui masqués par la chaussée. Cependant, un projet de remise en valeur de ce précieux et rare patrimoine est en cours d’étude par la collectivité et les divers partenaires afin de le rendre accessible à tous.
Sources : Jean Guyon, Michel Fixot et François Carrazé « Les 1ers monuments chrétiens à Saint-Maximin ». Photographie : Ministère de la Culture – Ref notice N°ARR93_05831912ZA