La Végétation et la faune
La flore provençale offre une large gamme de végétaux que l’on retrouve dans la toponymie, que ce soit des arbres, des arbustes, des taillis, des buissons ou encore d’autres types de végétaux. Ces toponymes sont attestés dans les livres terriers et dans les actes notariés. Ils sont aussi présents dans la mémoire collective comme autant de micro toponymes que l’on retrouve, en particulier chez les agriculteurs et les chasseurs.
1 - Les arbres
Amendeyredo (l’) amendeyrete. 1588 CC4. Du provençal amendeiredo, amendié. Plantation d’amandiers. Amendolarium 1038 CSV Carto de Sancti Maximini.
Rapugagne (quartier de), 1588 CC4, Du latin médiéval rabugas + collectif agne arbres ou arbrisseaux rabougris. Lieu où les arbres sont rabougris ou couchés, évolution probable en rapuga (grappiller). A la charte 300 de l’abbaye de St Victor datée de 1062, figure un champ labourable situé ad puteum ubi dicitur Rabuganea. Rapugagne (CC17 f° 263– 1714).
Boucard (ad Bocardum) 1340 (AD83 3 E 7/8 f° 3). Origine germanique * bosk. Bosc, boues en provençal. Latin médiéval boucare, couper du bois. Lieu où l’on coupe du bois Boucard, Bocard, Boucart. Quartier de Boucard (CC6 f° 128, 129, 133-140– 1603). Quartier de Boucard (CC17 f° 16– 1714).
Rouvière (la) Rovyère 1587 CC2, Du provençal rouve + collectif iero. Lieu où l’on trouve de vieux chênes. Quartier très étendu du territoire comprenant de nombreuses habitations et de nombreuses terres.
Trois Rouves (les). 1714 CC17 f°273.
Rovebel 1364-GG 33. Du provençal rouve (chêne) + bel-beu (beau). Bochêne en 1587 (CC 3 f° 7v°) … Rouvebeau (quartier de) (CC17 f° 259-261– 1714). Évolution moderne en Rébubeu (sénile) soit par incompréhension soit par dérision.
Leuvyere 1549– AD83 3 E 21/63. Du provençal èuve + collectif iero, bois d’yeuses En 1530 Honorat Sieye donne à prix-fait à Jean Fortolis, maçon, d’édifier une crote (cave) dans sa bastide située alleuviera. Léouvière (CC17 f° 160-167– 1714).
Blaco de Lome (la) 1588 CC4. Du provençal blaco Taillis de chênes blancs, ome (homme) avec agglutination du l. Le taillis de chênes blancs de l’homme.
Garrus (les) du provençal garrus chêne kermès.
Castagnier. 1588 CC4. Du provençal castagnie, châtaignier.
Prougnon ou Condamine 1603 CC6 f°57-64. Prongne en langue romane, Prunhon/prugnoun en provençal. Prougne + suffixe on à valeur diminutive. Progo, Proguono (AD13 56h 5203). Les templiers y ont acquis des biens contestés en 1256, puis échangés en 1271. Prignon (quartier du) (CC17 f° 229bis – 234– 1714).
Lomade. 1527 AD83 3 E 21/14. Du provençal oume avec agglutination du l (ormeau) + collectif ado. L’ormaie. Laumade (lecture Mireur, (AC St Max GG 31 – 1299). Pontilhau de Laumade (le) (CC4-1588). Laumade (CC17 f° 169, 170– 1714).
Pomier (le). En 1541 Anthoine Mat fait ceindre d’un mur sa propriété située au Pomier sive Val Longuo (AD83 3 E 21/27). Le Pomier (CC11 f°823v°– 1661).
Pomyer Aygre (le) 1588 CC4. Une terre au Pomyer aygre. Le Pommier aigre.
Pomme (Logis de la) 1490 AD Var 3 E 3386. Diversorio Pome auberge de la Pomme.
Fray 1714 CC17 f° 144. Quartier du Fray. Du provençal frais (frêne).
Bosco 1588 CC 4. De bos, bosc, bois. Bastide et quartier appelés Bosque (Cadaste 1766 matrices 1 f° 173).
Figuière (vallon de la). IGN 3344 OT. Du provençal figuièro, Figuier
Figeirolle. Petite figue (Cassini 1751).
Pin (le). 1603 CC6 f°112-121. Quartier du Pin. Le Pin (CC17 f° 225-227– 1714). Cauquière du Pin (AD.Var E1181, f° 555v°. 19.08.1655).
Taradels (rue des) du provençal taradel / daladet (Alaterne). En 1550 Honorat et Madeleine Chays arrentent le four situé à la rue des Taradels (AD83 3 E 21/43).
Sorbière Cassini 1751 du provençal souerbo. (Cormier).
Tronc (Camp de)CC4-1588 f° 710. Le champ de la grande souche ?
Noguieres (les). 1588 CC4. Du provençal nougié (noyer) +collectif ièro. Plantation de noyers.
Sauze (le) 1588 CC4. Du provençal sause saule.
Sept Sauzes. (CC4-1588).
Cyprès (les) 1812.
Perussiers (les). 1714 CC17 f°272. Du provençal perus +collectif ier : lieu où poussent les poiriers sauvages.
Gros Poirier (le) : 1714 CC17 f°274.
Perassède (ou prignon).
Feouvieres (les). 1714 CC17 f°278. Du provençal fàuvi (sumac) + collectif iero. Lieu où l’on trouve beaucoup de sumacs des corroyeurs.
2 - Les taillis, buissons et plantes
Bauquières (las). 1559 AD83 3 E 21/51. Du provençal bauquiero. Bauquo + collectif iero, lieu humide couvert de graminées. Les Bauquières (CC17 f° 12– 1714).
Rabassières (les) 1603 CC 6, f° 274-300. Du provençal rabasse (truffe) + collectif iero. Les truffières.
Brocque (la) 1528 AD83 3 E 21/15. De l’occitan broc, épine buisson épineux. Lieux épineux. Broca, Broquo (moulin de la) arrenté en même temps que les moulins de la Bouïsse (D83 3 E 21/8 1521 et (AD83 3 E 21/60 – 1545).
Bouisse (moulins de la) 1545 AD83 3 E 21/60. Du latin buxus (buis) puis bussia et bouis. Terre à buis. En 1546 il est fait mention du Paradour (moulin à foulon) de la Boysse (AD83 3 E 21/61) commun et indivis entre la ville et le couvent.
Brandine. Il existe en 1545 un relarg aux boys de Brand (AD83 3 e 21/60). Du provençal Brande bruyère ou genêt à balais, Brando, broussaille. Lieu broussailleux.
Tuelles (gourg des) 1588 CC4 Peut-être le trou d’eau des ajoncs nains (roseaux jaunes) (tuias).
Muscatelle 1535 AD83 3 E 21/21. Arrentement d’une vigne de raisins muscats muscatella au Portail de la Fontaine autrement dit le Portail de Marseille En 1551 Jean Rigord vend une partie de claux dict muscatelle (AD83 3 E 21/44).
Vigne. Le mot vinea (vigne) est déjà très présent dans le cartulaire de Saint Victor dès 1038 dans la « Carta de Sancto Maximino ». Dans le cadastre de 1588 on recense environ un millier de vignes sur le territoire de Saint Maximin.
Segades (las). 1588 CC4. De segado terres que l’on peut faucher
Fugeyret (boys de) 1545 AD83 3 E 21/60. Du latin médiéval fugeria. On y mène les pourceaux à la glandée. Peut-être petite fougeraie.
Ferigourière. 1391 CSV. Du provençal ferigoule (thym) + collectif iero. Fernand Cortez note ferigolaria cum curte peyreria in valle Perassosa confrontant cum itinere Aurelhano.
Suau. Quartier de Boucard Pont de Suau (CC. – 1682). Pous de Suaulx, quartier de la Brocque. Pous de Soals (AD83 3E 21/3 – 1513). Peut-être saule du gaulois salico.
Jonquier. Du latin juncus + collectif ier. Lieu où abondent les joncs.
Safranier 1518 AD83 3 E 21/6. Saffranier aux aires supérieures (areas supremas). Achat d’un champ de safran par Jean Flayollis allas Cabrieras de Borbollin (1525 AD83 3 E 21/12).
Cade (le) 1513 AD83 3E 21/3. Un pré au lieu-dit al cade (genévrier oxycèdre).
Canebiers 1588 CC4. Du provençal canebre (chanvre) + collectif ier. Champ de chanvre.
Arbossa du provençal arbous (arbouse) En 1535 Raphael Gronhardi, cordonnier, achète 20 quintaux de rusque de chêne et 20 quintaux d’arbouses – darbossa- (de arbousso fruit de l’arbousier) (AD83 3 E 21/22).
Herbous (Chemin) 1714 CC17 f°63, 64. Quartier du Chemin Herbous Chemin Herbeux.
3 - La faune
Conilhieras (las) 1521 AD83 3 E 21/8. Du provençal conilh, counieù lapin + collectif iero. Garenne. Le 25 février Pierre Arbaudi, marchand, achète une bastide et affar au lieu-dit conillheras confrontant le chemin de Bussia. Conilières (quartier des) AC St Max, GG 31 – 1299. 1714 CC17, quartier de counilliere. 1812 Conière.
Teyssonyère (la). 1588 CC4. Du provençal teissoun blaireau + collectif lieu où abondent les blaireaux.
Raynard 1603 CC6 f°57-64 Cartier de Raynard. Le Renard appellation moderne.
Cagaloup Cadast. 1766, matrices 1 f° 127. Endroit où les loups vont fienter.
Luperia 1301 du latin médiéval luperia, lieu où se rassemblent les loups.
Esquirelle CC 17 f°271. Du provençal esquiròu écureuil.
Mule (Pas de la) 1588 CC 4. Déformation du pas de la moure (le pas de la petite colline arrondie).
Dauphin (logis du), 1588 CC4. Démoli en 1590.
Colombier (le) Cadastre 1766 matrices 1. Du provençal coulomb, pigeon + collectif ier. Pigeonnier.
Colombette (La) 1714 CC 17 f°272. Couloumb + diminutif.
Bœuf (logis du) 1588 CC4. Démoli en 1590.
Lion (Logis du) 1549 AD83 3 E 21/63.
Mouton (logis du) 1588 CC4. Démoli en 1590.
Faucons (logis des trois). CC4 1588. Démoli en 1590.
Apied 1588 CC4. Du provençal apié rucher. Nombreux ruchers en 1588.
Inser (lou rouve de l’) du provençal inser serpent. Le chêne du serpent (micro toponyme à l’usage des chasseurs).