Les Voies de communication

La situation du terroir de Saint Maximin entre les deux bassins versants de l’Arc et de l’Argens est à l’origine de communications et d’échanges importants depuis la préhistoire, comme le prouvent de nombreux artefacts découverts lors des fouilles.

La création de la Voie Julia Augusta (plus tard appellée Voie Aurélienne) reliant l’Italie au Rhône, constitue un fait important car elle jouait à la fois un rôle stratégique et administratif dans le développement et le maintien de la civilisation romaine. La Voie Aurélienne traverse le territoire de Saint Maximin dans toute son étendue. Elle est particulièrement bien visible au Défends avec la borne militaire de Claude.

Les apports du Moyen-âge sont réduits dans le domaine des routes et souvent les chemins moyenâgeux se limitent à emprunter les vestiges des voies construites par les romains. Toutefois en Provence les relations avec les Catalans et Angevins, notamment avec l’invention des reliques et la papauté en Avignon, vont permettre un accroissement de la circulation et des travaux sur les routes. 

  1. Camino Aureliano, Itinere Aurelhano (Textes de 1298 citée par Gérin Ricard et A d’Agnel, les antiquités de la vallée de l’Arc p. 91/92 note 3. AD 13 Saint-Victor liasse H n° 25). La Voie Aurélienne, lou Camin Aurelhan, lou camin d’Orian, la Dralho Aureliano, continueront longtemps à être cités comme « confronts » dans les cadastres jusqu’à nos jours.

Le Pont « Romain ». « Parmi les nombreux vestiges d’aménagements de ponts encore observables, aucun n’est datable de l’Antiquité avec certitude dans le territoire de Saint Maximin, même pas le pont dit « romain » sur la Via Aurelia » (F. Carrazé).

Le chemin des contrebandiers. Après le monopole de la vente du sel institué par Charles 1er, un trafic de sel main assuré par des muletiers, empruntait des chemins dérobés. La légende populaire situe ce chemin au pied du Mont Aurélien, au Vallon des Allées.

C’est Louis XI vers 1454 qui créa la Poste Royale. Saint Maximin n’a jamais été un relais de poste (Pourcieux-Tourves) mais le pèlerinage instauré par Charles II, utilisait les routes de Poste et les très nombreux logis, hostellerie, auberges de la ville et hors la ville indiquent bien les grands mouvements qu’il générait. Ainsi peut-on considérer que dès le XVIIème siècle, des travaux importants furent réalisés dans la Descente de Saint Maximin, ils seront prolongés en 1749 et jusqu’au XXème siècle.

« De poucieu à sant-meissemin,
mounto e davalo lou camin!

disie lou reire de moun paire,
mountas enjusqu’au San Pieloun
mai uno fes que sias amount 

regoulas fin qu’au founs pecaire! « 

Chemin d’Aix 1603 CC6 De la chapelle de Ste Marie-Madeleine, entre les deux chemins d’Aix jusqu’à l’Esparron. Chemin d’Aix (CC17 – 1714) (CC17 f° 31-33– 1714)
 
Vieux Chemin d’Aix. 1714 CC17 f°311

La calade. Chemin pavé, empierré, dans des passages à forte déclivité. « L’an 1560 le P. Olivari dernier prieur perpétuel du couvent revenant de Paris …fut assassiné par un coup d arquebuse sur l’ancien Chemin d’Aix au lieu appelé La Calade à la descente de la vue de Saint Maximin et à demi lieue environ de cette ville » L.Rostan monographie du couvent. Voir aussi visite de Louis XIII.

Pont de Verdagne. Pont moderne sur le ruisseau de Verdagne fortement ensablé

Pont du Real Vieux. Le ruisseau a été « busé » sous la RND7

Au XVIIIème siècle des travaux importants sont réalisés sur les routes de Provence. Routes, ponts et chemins font l’objet de règlements. On distingue : les chemins principaux de 1ère classe c’est à dire ceux qui sont utilisés par la poste et dont la construction, les réparations et l’entretien sont assurés par la province.

Les chemins de 2ème classe qui relient un chef-lieu de viguerie à un autre. Ils sont construits et entretenus par la province avec des contingences des communautés qu’ils traversent.

Les autres chemins sont dit de viguerie et de particuliers (appelés chemin de voisinage). Les parcelles sont souvent séparées entre elles par des viols (petites voies de circulation).

Grand chemin royal de Paris à Antibes. Chemin d’Aix. Route Royale N°7 de Paris à Antibes et en Italie par Nice

Chemin de Torves (Tourves). Via itur Turribus : (Textes de 1298 citée par Gérin Ricard et A d’Agnel, les antiquités de la vallée de l’Arc p. 91/92 note 3. AD 13 Saint-Victor liasse H n° 25). Chemin de Tourves 1588 CC4. Chemin de Tourves (CC17 – 1714). Route Royale n°7 1812

Pont du Cauron. Aux abords de la route nationale 7, le pont dit « romain », comptait plus de cinq arches. L’arche principale construite au XIVe siècle, s’est écroulée vers 1975. De part et d’autre du lit de la rivière, le reste du pont est bien conservé sous les limons.

Chemin de Marseille 1714 CC17 f° 31-34. 1812 Route Départementale N°6 de Marseille à Nice

Chemin de Pourcieux à Barjols. 19 juin 1670 « réparations sur chemin de Pourcieux à Barjols et pont sur le ruisseau de Meyronnes à Pierre Baret maître maçon de Barjols »

À noter les quatre ponts qui franchissaient la rivière de Meyronne : celui du Jonquier sur le nouveau chemin de Barjols, celui de Sceau sur l’ancien chemin passant par Paris, Saint-Estève et Notre-Dame-de-l’Assomption à Brue. Ensuite le pont du chemin de Seillons à Sceaux et celui dit de l’Arrosage dont l’écluse permit au seigneur de Seillons de gagner des prairies. (IGN carte de Cassini).

Pont de Cruveou

Chemin de Barjoulx 1714 AC StMax CC 17 f° 61, 62

Route de Barjols 1812. Route départementale N° 6 de Marseille à Digne

Chemin d’Ollières. 1603 CC6 f°32-57.  Cartier dentre le Chemin Dollières allant à St Mitre depuis la maire jusques au chemin allant de Barjoux à Pourcil commensent au pont du chemin dollieres et au pont neuf. Quartier du Chemin d’Ollières (CC17 f° 73-82– 1714)

 Chemin de Bras. Le chemin de Bras est dit Chemin roial tirant à Bras (AD83 3 E 21/59 – 1544). Chemin de Bras (CC17 – 1714). Ligne N° 28 du Val à Saint Maximin par Bras

Chemin de Pourrieres 1603 CC6 f° 19-23

Chemin de Rougiers. 1603 CC6 f° 224-235 Cartier dentre le chemin de Rougiers et chemin de Maugues prenant depuis le chemin de Marseille jusques à Caulon.

Quartier du Chemin de Rougiers (CC17 f° 34, 35– 1714).
Le chemin qui conduit au castrum de Rougiers franchit le Cauron sur un pont en bois dont l’état est préoccupant en 1717. L’année suivante, les consuls de Saint-Maximin font dresser les devis de construction d’un nouveau pont et de la réparation du chemin qui devront être pris en charge pour moitié par la communauté de Rougiers. En 1737 on en est toujours aux réparations financées par une avance des consuls de Rougiers qui finissent par demander en 1740 l’établissement d’un projet de construction d’un nouvel ouvrage. En 1743, le réaménagement du chemin de Rougiers oblige à construire le pont qui enjambe le Cauron. Il en coûtera 406 livres à la Communauté de Saint-Maximin.

Chemin de Mazaugues 1714 CC17. Maugues (chemin de) 1588 CC4 Une vigne y confronte le chemin Aurelhan. Pont à deux arches sur la route de Mazaugues.

Rego (chemin de la). 1588 CC4. Chemin de la Regue 1714 CC17

Chemin du Moulin 1714  CC17

Chemin de Campeaux 1714 CC17 f°83-90

Chemin de Recours 1714 CC17

Chemin de la Croix Rouge 1714 CC17 f°116-117. Croix = carrefour

Chemin du Prognon 1588 CC4

Chemin de Sceaux 1299 AC St Max GG 31

Chemin  de Barjoulx 1588 CC4

Chemin de Rebubeou 1812 tableau d’assemblage

Chemin de Berne 1812 tableau d’assemblage

Chemin d’Esparron 1812 tableau d’assemblage

Chemin des Fontaines 1812 tableau d’assemblage

Chemin de l’Adrech à Sceaux 1812 tableau d’assemblage

Chemin d’Esparron.

Pont de Gaspe

Les carraires. (carrairade) Les carraires étaient des routes d’une dizaine de mètres de largeur réservées au passage des moutons. Il en existait environ une trentaine sur le territoire de Saint Maximin au XVIIIème siècle. Elles ont pratiquement toutes été usurpées à la fin du XIX siècle.

Chemin d’Aups 1515 AD83 3 E 21/4 vigne située al camin d’Aups

Le pas : du latin passus passage étroit, col ou parfois gué

Pas de Mangos (Mazaugues) (AD83 3 E 21/16 –1529) Insolutundation d’une bastide située al pas de Mangos pour Delphine Puget de Saint-Marc (née Delphine Garde) et son fils André par Jacques Ricardi qui était débiteur de 200 florins envers le seigneur de Saint-Marc

Pas de la Moure 1588 CC4. De mouro colline arrondie. Ce lieu deviendra le Pas de la Mule

Pas de la Cabre. 1714 CC17 f° 237, 238. De pas passage, et cabro chèvre

Pas de la Colle. 1588 CC4 De pas passage et colo, couelo colline

Malpasset, Maupasset. 1588 CC4 : mauvais passage. Une terre y confronte le chemin de Saint-Mitre

Pas de Rouquin. Le pas dans le langage cynégétique local signifie le lieu où passe le gibier. Il est souvent suivi du nom de celui qui l’a aménagé ou qui s’y tient à l’affût.

Estrech de Poulhe (l’), 1588 CC4. Chemin resserré, et poulho poule ( ?). Strecham de Polha terre au lieu-dit ad costam supra strecham de Polha confrontant…avec le chemin de Malagrat ( AD Var 3 E 3386, Honoré Riqui notaire, 6 avril 1398)

Les Drailles. Drailho. De l’occitan trelh. Sentiers réservés aux troupeaux dans  pour éviter les fonds de vallées, ils sont aujourd’hui synonymes de pistes dans les collines. Cf le mot anglais « trail »

A la fin du règne de Napoléon, la France dispose d’un réseau de grandes routes dont l’architecture élaborée au cours des siècles précédents évoluera peu. Les routes tantôt impériales, royales ou nationales seront complétées par les routes départementales et les chemins vicinaux. Viendront ensuite la voie ferrée, les oléoducs, les gazoducs, l’autoroute mais c’est une autre histoire.