Sire de Joinville, biographe et conseiller du roi de France Louis IX dit Saint-Louis, nous apprend que ce dernier, revenant de la 7ème croisade, au printemps 1254, est passé sur notre territoire.
Il décrit ainsi cette visite « Le Roy se partit d’Yères, et s’en vint à la cité d’Aix, pour l’onneur de la benoiste Madeleine qui gisait à une petite journée près, et fusmes au lieu dit de la Basme, en une roche moult haut, là ou l’on disoit que Madeleine avait vescu en ermitage longue espace de temps ».
L’idée que le corps de la Sainte reposait par ici sans que l’on sache vraiment où, était donc déjà dans les esprits.
C’est probablement ce qui a amené son neveu Charles le Boiteux, fils de Charles 1er d’Anjou comte de Provence, à pratiquer des fouilles sur le terroir de Saint-Maximin, et à découvrir le 5 décembre 1279 un mausolée contenant plusieurs sarcophages, dont un attribué à Sainte-Marie-Madeleine.
Le 5 mai 1280 il fait procéder à l’élévation solennelle des reliques en présence des archevêques de Narbonne, Arles, Embrun, Aix et des évêques d’Agde et Glandève.
L’année suivante, le 30 mai 1281, les reliques de la Sainte sont placées dans une châsse d’argent en présence des autorités religieuses de toute la Provence.
Quelques années plus tard, Charles, devenu à son tour comte de Provence à la mort de son père sous le titre de Charles II d’Anjou, décide de faire de Saint-Maximin une grande ville de pèlerinage à la dimension du troisième tombeau de la chrétienté.
Mais quelques années passées en captivité dans les geôles du roi d’Aragon, retardent d’autant son projet. Ce n’est qu’en 1295 qu’il revient à Saint-Maximin et annonce la construction d’une église et d’un couvent attenant.
Dès 1296 des indemnités sont versées par le Sénéchal de Provence pour la démolition de maisons avoisinant le chantier, des rues sont percées ou élargies, une ceinture de remparts plus vaste, permettant un agrandissement de la cité, est construite.
C’est de cette époque que date la configuration que conservera la ville jusqu’au milieu du XXe siècle.
Comme l’avait souhaité Charles II, dès le début du XIVe siècle, de nombreux pèlerins affluent pour vénérer les reliques de Sainte-Marie-Madeleine, parmi eux de nombreuses têtes couronnées venues de toute l’Europe, des papes, des artistes.
En 1332, lors d’une même journée cinq souverains se sont retrouvés à Saint-Maximin, puis à la Sainte-Baume : Philippe VI de Valois (roi de France), Jean de Luxembourg roi de Bohème), Hugues IV (roi de Chypre), Robert (roi de Naples, comte de Provence), Alphonse IV (roi d’Aragon).
Le dernier des rois de France à avoir effectué le pèlerinage est Louis IV accompagné de la reine et du duc d’Anjou. Il séjourne dans la cité du 4 au 6 février 1660, avec une visite le 5 à la grotte de la Sainte-Baume.
Marie-Madeleine est aussi une figure emblématique des compagnons du tour de France. Pendant plus d’un siècle, ces derniers signeront lors de leur passage à Saint-Maximin un registre. Quelques-uns apposeront leur marque sous forme de graffiti toujours observables aujourd’hui dans la basilique ou sur les oratoires conduisant à la Sainte-Baume.
Source : « Tous les chemins mènent à Saint Maximin » Publication Région Sud.